Arrivée par hasard à la Martinique en 1972, mon premier réflexe fut d’acquérir un voilier pour explorer les côtes de « Pile aux fleurs ». J’ai vite compris que la constance de l’alizé de secteur Est créait 2 zones de navigation très différentes: « la cote sous-le-vent ». Par contre, j’ai moins bien compris pourquoi tous les voiliers restaient exclusivement sous-le-vent, alors que la côte-au-vent de la Martinique apparaissait, vue de terre ou sur les cartes, comme un paradis pour la navigation. Les paysages marins y sont magnifiques; les mouillages y sont nombreux et variés, grâce à la protection de plusieurs barrières de récifs de coraux, les « cayes », plus quelques « loups » additionnés à de multiples « îlets ».
Les navigateurs locaux parlant de conditions de navigation délicates et de dangers non signalés sur les cartes, une petite exploration s’imposait. Conclusion: zone parfaitement navigable (à condition de prendre quelques précautions), et en tous cas à la hauteur de mes espérances quant à la qualité. Je décidais donc d’en faire profiter les amis en rédigeant no petit guide. Résultat: en pro portion, il y a toujours aussi peu de voiliers sur la cote-au-vent. J’en ai conclu que les bateaux préfèrent rester groupés, et c’est tant mieux pour ceux qui aiment la tranquillité. J’en profite d’autant plus depuis l’acquisition d’un catamaran, qui présente beaucoup d’avantages dans les eaux peu profondes, parfois agitées et bien ventées : le pied!