Comme chacun sait, l’expérience et le dynamisme d’une entreprise ne doivent pas se limiter à ses seuls produits. En effet, une entreprise digne de ce nom n’a pas comme simple fonction la satisfaction d’un besoin, elle doit être un élément d’identification à une culture. La société Grundig, qui fabrique du matériel audiovisuel, a décidé, en association avec l’agence Bélier, de lancer une enquête en avril 1989 sur les émissions les plus magnétoscopées, concrètement réalisée par la Sofres. L’intérêt d’une telle enquête réside principalement dans l’analyse de l’activité «magnétoscope» d’un panel représentatif de téléspectateurs. Car si l’audience des chaînes de télévision fait l’objet de nombreuses appréciations et études, le relais «vidéo» des programmes télévisés n’avait jusqu’alors jamais été étudié. Cinq mois d’enquête Grundig score vidéo permettent aujourd’hui de dresser un premier bilan, et de confirmer que la qualité des programmes est l’unique moteur des magnétoscopeurs. La manière de procéder s’est déroulée comme suit : un échantillon national d’environ 300 possesseurs de magnétoscopes, issus du panel télématique de 1200 foyers, ont été recrutés sur quotas et équipés d’un Minitel par la Sofres. Les mercredis et jeudis, les possesseurs de magnétoscopes déclarent leurs enregistrements à partir d’une présélection d’environ 30 émissions télévisées. Il apparaît clairement que le possesseur de magnétoscope est un téléspectateur actif et assidu qui se sert de son appareil comme d’un véritable outil culturel. Téléphage impartial, souvent branché infos, cinéphile la plupart du temps, un tantinet boulimique peut-être, mais avec intelligence, tel pourrait être le portrait du magnétoscopeur le plus assidu.emissions tv Il va sans dire que de plus en plus de gens possèdent un scope. Si en juillet 1987, on comptait 16 0/0 des foyers équipés, en octobre 1989, on en dénombrait 31,2 %. L’enquête Sofres-Grundig score vidéo s’est effectuée sur deux périodes : du 12 avril au 4 juillet 1989 et du 23 août au 14. novembre 1989. Sur l’ensemble de la période, 25% des possesseurs répondants ont enregistré moins de 5 émissions. 27% ont enregistré de 6 à 10 émissions, 27 % ont enregistré de 11 à 20 émissions et 21 % plus de 20 émissions. Parmi les programmes les plus enregistrés, viennent en tête «Out of Africa» (90 enregistrements), «Indiana Jones et le temple maudit» (75 enregistrements) et «Il était une fois dans l’Ouest» (51 enregistrements). Notons également le bon score réalisé par trois documentaires : «De Nuremberg à Nuremberg» (83 enregistrements — deuxième meilleur score tous classements confondus), «Incroyable monsieur bébé» (32 enregistrements) et «Tour Eiffel 1989» (28 enregistrements). Dans la catégorie magazine, le premier dans la période est « Médiations : femmes battues» avec 27 enregistrements. Viennent ensuite «Ciel mon mardi» du 26 septembre (25 enregistrements) et encore «Ciel mon mardi» du 7 novembre (23). Dans les variétés, c’est «Le Bêtisier de TF1» et «Le sottisier d’A2» qui se taille la part du lion avec respectivement 22 et 21 enregistrements. Deux manifestations sportives se partagent la première place : la rencontre de rugby Toulouse-Toulon et le final homme de Roland-Garros avec 19 enregistrements chacune. On le constate à ces quelques chiffres, c’est le cinéma à la télévision qui gagne largement la faveur du public. Bravo à Grundig qui a jeté les bases solides d’une approche concrète jusqu’alors ignorée des instituts ‘de sondage, et rappelons que le classement des émissions télévisées les plus enregistrées est publié, depuis le début de l’enquête Grundig score vidéo, dans les pages de notre confrère Télé 7 Vidéo, par période de quinze jours, et par ERM chaque mois.

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