Certes, il y a le confort du « sur mesure » et la satisfaction de faire ses impressions soi-même. Mais si vous manquez de temps, vous pouvez être amené à confier vos travaux photo à un labo équipé d’un minilab afin d’obtenir des tirages de lecture ou des agrandissements… Alors lisez ces lignes, vous éviterez bien des déconvenues !
Aussi « douée » soit-elle en i noir et blanc, on ne peut pas imprimer toutes ses photos chez soi sur son imprimante… Ne serait-ce qu’en raison du temps nécessaire pour réaliser des tirages de lecture ou de la limite au format A4 dans la majorité des cas… Le traditionnel aller-retour au labo reste donc de mise, à condition de bien s’y prendre… Pour vous y aider, nous avons confié de façon anonyme à différents labos un CD d’images contenant bon nombre de « pièges » et avons comparé les prestations de ces labos. Les résultats en termes de neutralité sont bien souvent tributaires du sérieux de l’opérateur et de ses compétences, mais on peut dégager de grandes lignes de conduite et une liste des bévues à ne pas commettre pour obtenir de bons tirages noir et blanc sur minilab numérique…
Niveaux de gris ou RVB ?
Les minilabs numériques utilisent du papier couleur. L’image monochrome sera donc, quoi qu’il arrive, tirée sur un papier couleur et envoyer un fichier en niveau de gris au labo n’est pas un gage de neutralité du tirage final. D’ailleurs, le mode niveau de gris ne peut pas être utilisé directement par les minilabs ou les tireuses, mais doit être converti en RVB par la machine ce qui la ralentit. Les laborantins qui voient ainsi leur productivité chuter préfèrent donc que l’on fournisse des fichiers directement utilisables, en RVB. Certains vont même jusqu’à ne pas accepter les fichiers en niveaux de gris. Sur notre « CD piège », aucune image en niveaux de gris n’a été tirée par les labos qui nous ont tous annoncé un fichier « non conforme ».
8 ou 16 bits ?
La profondeur de couleur des images peut aussi poser problème aux tireuses. Tous les fichiers codés en 16 bits que contenait notre CD ont été déclarés « non conformes » et n’ont pas été traités. Le 8 bits est donc de mise.
Tiff ou Jpeg ?
Les formats Tiff et Jpeg sont parfaitement reconnus par les machines. Evitez simplement avec le Tiff d’utiliser ses options de compression ou ses possibilités d’enregistrement des calques. Mais si le Titf est accepté et traité par le labo, le poids de fichier est élevé et une compression raisonnable en format Jpeg (entre 8 et 10) permet d’enregistrer plus d’images sur un seul et même support, sans qu’aucune perte de qualité ne soit visible sur le tirage.
Et le poids de fichier ?
En soi, les minilabs n’imposent pas vraiment de limite tant que l’on reste dans le domaine du « raisonnable »… Inutile de fournir un fichier de 60 Mo pour le tirer en 10 x 15 cm, cela ne fait que « planter » les machines’ et vous attirer les foudres du laborantin .. Les fichiers trop lourds ne font que ralentir les tireuses et seront toujours interpolés, avec plus ou moins de précision par la machine… Par sécurité, préférez fournir un fichier au format de tirage et à 300 dpi tout en en contrôlant l’accentuation. Pour un tirage 10 x 15 cm, on n’a pas besoin d’un fichier de plus de 6 Mo…
En conclusion
Il est difficile de généraliser tant les résultats sont tributaires des compétences et du sérieux de l’opérateur en charge de la machine… Mais sur les différents labos auxquels nous avons confié notre CD-test, aucun ne nous a laissé le choix de la finition du papier. Le brillant est donc de mise et le format souvent limité au 20×30 cm. Pour les formats supérieurs, il faudra envisager d’autres solutions (voir encadré ci-contre). Côté neutralité, les résultats sont assez aléatoires et oscillent entre le « presque neutre » et le « franchement colorisé ». Les tirages sont en effet systématiquement réalisés sur du papier couleur et caler parfaitement sa machine, son exposition et son traitement chimique frise la gageure. S’il est difficile d’envisager une expo par ce biais, réaliser des tirages de lecture très corrects est tout à fait possible. Mais pour obtenir les meilleurs résultats, mieux vaut avoir de bonnes relations avec son laborantin.